En trente ans, la liste des artistes qui ont vu la patte de Michel Gondry se poser sur leur clip est pléthorique : Daft Punk, White Stripes, Sinead O’Connor, Chemical Brothers, IAM, Rolling Stones, Paul McCartney, Kanye West, Kylie Minogue, Foo Fighters et même Serge Gainsbourg. Le plus américain des réalisateurs français est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs clippeurs mondiaux, notamment depuis que “Human Behaviour” de Björk, a débarqué sur MTV en 1993.
Premier single pour la chanteuse islandaise, premier clip international pour le clippeur, et la rencontre naturelle de deux univers exigeants. La vidéo lance la carrière de Gondry, révélant au monde un style onirique qu’il va aussi bien développer dans ses clips multi-récompensés, ses publicités cultes que dans ses films remarqués, sans s’imposer de frontière, recyclant même, à l’occasion, une bonne idée d’un support à l’autre. « Pour mes clips, je suis parfois réticent à utiliser ce que je voudrais exprimer dans mes longs-métrages. Mais ce n’est pas bien d’économiser les idées. Ce n’est pas se faire confiance pour en avoir d’autres », explique-t-il.
Pour lui, tout est terrain de jeu, surtout quand le clippeur entretient une relation durable avec ses clippés. C’est sûrement pourquoi, contrairement à certains de ses prestigieux collègues qui ont fait leurs armes sur le clip avant de passer définitivement au cinéma, lui a toujours gardé la vidéo musicale comme un espace de liberté et de création, participant à apporter un accent si français à l’industrie du clip.